Immaculée procession

Cette semaine, l’actualité nous vient d’en haut.

Les yeux rivés vers le ciel, catholiques du monde entier et naufragés de la route attendent que cesse leur errance momentanée, dans un monde privé de ses repères.

Brutalement livrés à eux–mêmes dans l’immensité d’un paysage familier qu’ils ne reconnaissent plus vraiment et qui leur paraît soudain bien hostile, les voilà contraints de ne se fier qu’à leur instinct pour essayer de ne pas quitter la route.

Le GPS s’est tu pour un temps. Il faut faire avec… Enfin plutôt sans. 

Désormais seuls face à leurs choix, tous mesurent combien il était rassurant et confortable de se laisser guider au quotidien par cette petite voix venue d’ailleurs.

Il faut dire que rien ne les avait préparés à affronter cette solitude glacée.

Pâques et les beaux jours s’annonçaient déjà, semblant reléguer les turbulences de l’hiver au rayon des affaires classées.

Et puis, ils avaient foi en leur guide. Trônant au sommet de l’édifice, Bison Futé veillait nuit et jour sur ses ouailles, décryptant pour eux les mystères de l’humeur des cieux, leur délivrant la bonne parole en période de doute, leur indiquant, au cœur de la grand messe du 20h, la conduite à tenir pour éviter les écueils et arriver à bon port.

Mais cette fois-ci, cela n’avait pas suffi.

Et ils se retrouvaient groggy, attendant, unis dans un même espoir, un signe du ciel.

Le salut devait venir de la cellule de crise, réunie en toute hâte et à huis clos pour rétablir la situation au plus vite.

Entre congères et conclave, le monde retenait son souffle…

Enfin bref, cette semaine, c’est la semaine du blanc.