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Enfin, bref...
6 avril 2016

Sacré Marcel !

Langoustine-pals

Sans doute vous êtes-vous déjà, tout comme moi, trouvés dans la situation, fort embarrassante à mes yeux, d’être conviés à une soirée ou un dîner auxquels vous n’aviez pas, mais alors pas du tout, envie de vous rendre…

Tandis que se bousculent alors dans votre tête les arguments, plus improbables qu’imparables, qu’il serait envisageable d’avancer pour décliner l’invitation (« les enfants ont la gale », « j’ai promis à mon chat de l’emmener au cirque »,  j’ai « une compèt’ d’aqua-poney » ou « un reste de choucroute à finir »), les hôtes potentiels vous gratifient, sans même attendre votre réponse (qu’ils imaginent forcément positive et enthousiaste), d’un sourire entendu et d’un « bon, parfait, on compte sur vous alors ! Ce sera à la bonne franquette… ».

Et peut-être vous êtes-vous, comme moi, rendu compte le jour J d’une part que la « bonne franquette » n’était pas un concept universel, d’autre part que vous disposiez d’une capacité à sourire bêtement un verre à la main inversement proportionnelle à votre aptitude à manger des langoustines sans y mettre les doigts.

Mais alors, pourquoi avoir finalement accepté de vous y rendre, alors même que vous pressentiez le piège ? Sans blesser personne, en y mettant les formes, il aurait sûrement été possible de faire autrement…

Eh bien parce que « ça ne se fait pas » !

Car vous êtes comme ça, vous, bien élevés : vous n’aimez pas décevoir, vous avez du mal à dire « non », vous préférez passer une soirée pourrie que de risquer de faire de la peine en refusant une invitation… Et puis, ils vous l’ont clairement dit : on compte sur vous ! Alors si vous n’y allez pas…

Faisons à présent un pas de côté et essayons d’envisager la situation sous un autre angle, ainsi que me le suggérait récemment une psy avec laquelle j’ai eu l’occasion d’aborder le sujet…

« Justement », me dit-elle, « si vous n’y étiez pas allée, que serait-il arrivé de si terrible ? »

« … Rien ! »

« Auriez-vous passé un meilleur moment ? »

« Oui, certainement. »

« Vos hôtes et leurs invités auraient-ils passé une moins bonne soirée ? »

« Non, sûrement pas… »

« Nous y voilà ! Il ne se serait effectivement rien passé de grave ! Bien au contraire. Nul n’est indispensable… Finalement, ce que vous percevez comme un acte généreux peut aussi s’analyser, à l’inverse, comme la marque d’une certaine prétention : ne trouvez-vous pas un peu présomptueux de vous contraindre à honorer une invitation, comme si cela pouvait peser de façon significative sur la réussite de la soirée ? ».

Et paf ! Retournée comme une crêpe !

Il avait donc raison, ce brave Marcel (Aymé), lorsqu’il écrivait que « nos bonnes actions sont souvent plus troubles que nos pêchés »…

Enfin bref, règle de savoir-vivre n°1 : avoir l’humilité d’être à l’écoute de ses envies !

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Commentaires
H
Pan sur le bec... s'adapte aussi aux vernissages, pots de première et autres réjouissances familiales... On s'y croirait ! :)
Enfin, bref...
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