Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Enfin, bref...
14 juin 2015

In gun we trust

fusil

Souvenez-vous : lors de précédentes chroniques (« Plafond de verre », « En avoir… ou pas »), je m’insurgeais contre les stéréotypes à la vie dure et les pratiques conduisant à reproduire dès le berceau les schémas traditionnels du partage des rôles entre les hommes et les femmes.

Des usages archaïques, dignes du temps où il appartenait exclusivement à Monsieur d’aller dézinguer le mammouth, tandis que Madame ravaudait la peau de bête dans la caverne.

Eh bien (une fois n’est pas coutume), l’exemple semble aujourd’hui venir des Etats-Unis, où souffle encore l’esprit pionnier de Calamity Jane : figurez-vous en effet que là-bas, garçons et filles sont encouragés, dès leur plus jeune âge et sans distinction de sexe, à découvrir « l’usage récréatif des armes à feu ».

Ils et elles sont ainsi nombreux, dès l’âge de 4 ou 5 ans, à espérer recevoir pour leur anniversaire ou trouver au pied du sapin une superbe 22 long rifle conçue spécialement pour les enfants.

Certes, les modèles pour filles sont généralement roses à paillettes et ceux destinés aux garçons décorés façon camouflage, mais force est de constater que cette industrie du jeu à balles réelles, en développement constant depuis le milieu des années 90, peut se targuer de placer garçons et filles sur un pied d’égalité… tour à tour potentiellement à un bout ou à l’autre du canon.

Car le hic est bien là : peut-on encore parler d’égalité lorsqu’il s’agit de promouvoir le pire pour tous ?

En volant en éclats, le plafond de verre fait ici exploser par ricochet la bulle précieuse et fragile de l’enfance, dans laquelle les armes ne devraient avoir leur place ni pour les garçons, ni pour les filles.

Et malgré l’émotion suscitée par chaque accident tragique, rien n’a encore réussi à enrayer la machine, protégée par le deuxième amendement de la Constitution américaine et alimentée par une industrie de l’armement en quête permanente d’une nouvelle clientèle.

Enfin bref, il ne manquerait plus que l’on interdise aux enfants de jouer à la balle (perdue)...

Publicité
Publicité
Commentaires
Enfin, bref...
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité