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Enfin, bref...
8 mars 2013

La fête à qui ?

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C’est le 8 mars 1910, à Copenhague, qu’une confédération internationale de femmes socialistes décida la création d’une journée spécifique destinée à promouvoir le vote des femmes.

Depuis 1975, les Nations Unies observent chaque 8 mars la « Journée internationale de la femme », tandis que la France, elle, la célèbre officiellement depuis 1982.

Faut-il s’en réjouir ?

Certes, le 8 mars est toujours l’occasion de déplorer (à juste titre) les écarts de salaires entre hommes et femmes à compétences égales, de gloser sur les pourcentages consacrant le non partage des tâches au sein des couples, de regretter la faible présence des femmes au sein des conseils d’administration des grandes entreprises ou encore de mesurer le (long) chemin restant à parcourir, un peu partout dans le monde, pour que les femmes aient la possibilité de s’épanouir dans une voie et une vie qu’elles auraient librement choisies…

Mais si les raisons de s’indigner sur la « condition de la femme » (quelle charmante expression !) n’ont pas disparu, le 8 mars apparaît surtout comme une journée incantatoire, au cours de laquelle chacun y va de son petit couplet non suivi d'effets sur la nécessité de permettre à toutes et tous d’évoluer dans une société qui ouvre grand le champ des possibles et n’enferme personne dans un schéma préétabli. 

Le discours est séduisant, mais sonne comme un vœu pieux que l'on rangera consciencieusement dans la naphtaline dès le lendemain, pour le ressortir intact un an plus tard. 

« Journée de la femme » : l'intitulé lui-même résonne comme la négation de celles que cette journée prétend célébrer. Car LA femme, ça n’existe pas ! Parler au singulier, c'est passer à la moulinette la diversité des personnalités, des aspirations, des situations, des histoires. 

Et puis d'abord, je me méfie des « journées de »... Avoir « sa » journée, c'est, pour tout dire, un rien suspect... 

Ca sent la cause perdue (24 mars : « journée nationale de la courtoisie au volant »), le prix de consolation (18 octobre : « journée mondiale de la ménopause »), la médaille en chocolat au pied du podium des situations qui font rêver (26 juillet : « journée mondiale des administrateurs système ») ou encore le sujet auquel on feint de s'intéresser un jour dans l'année en espérant ne plus en entendre parler les 364 suivants (11 mars : « journée mondiale de la plomberie »). 

Faut-il par ailleurs ne voir qu'une coïncidence dans le fait que la « journée de la femme » se situe très exactement, dans le calendrier, à mi-chemin entre la « journée mondiale de l'orgasme » (le 21 décembre) et celle du tricot (le 11 juin) ? Certainement, mais bon, je constate...

Enfin bref, aujourd’hui, c’est notre fête…

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