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Enfin, bref...
8 octobre 2014

Nous autres...

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Voici plus de 6 mois maintenant que le virus ébola sévit en Afrique de l’Ouest… Et quelques semaines seulement que des dispositifs d’aide aux populations touchées s’organisent à l’échelle internationale.

Cette prise de conscience de l’urgence de la situation, tout comme la mobilisation des laboratoires en vue de développer traitements et vaccin, coïncident (comme par hasard !), avec l’apparition des premiers cas de fièvre hémorragique chez des occidentaux.

Comme souvent, la compassion ne se double d’un élan de solidarité que lorsque l’on se sent soi-même menacé. Il s’agit alors moins d’aider les autres que de se protéger d’une possible contagion du fléau.

Il avait raison, Marcel Aymé, qui affirmait que « nos bonnes actions sont souvent plus troubles que nos pêchés ». La peur, de quelque nature qu’elle soit, est source d’une énergie sans cesse renouvelable.

Nous et les autres… Là est finalement le grand seuil, la frontière qui marque, dans un même mouvement, à la fois l’appartenance et l’exclusion. Le groupe et l’ailleurs du groupe. Le dedans et le dehors.

Cette segmentation, faussement rassurante et aux multiples facettes, engendre au mieux une certaine indifférence à l’égard des difficultés que peuvent rencontrer ces « autres », au pire un rejet de ceux que l’on ne reconnaît pas comme faisant partie de la communauté à laquelle on se rattache. Les exemples sont légion.

Mais parfois, il arrive que les repères se brouillent, et que « nous » et « les autres » se rejoignent dans un seul et même ensemble, vulnérable.

Là est peut-être la clé. Dans la conscience de cette part de fragilité qui, parce qu’elle n’épargne personne à un moment ou l’autre de sa vie, bien que sous des formes différentes, nous rapproche. En ce sens, nous sommes chacun à la fois soi-même et l’autre.

Ainsi, la solidarité ne serait plus seulement l’expression d’une peur, mais bien la mise en œuvre d’un sentiment de responsabilité d’une société humaine envers ceux parmi elle qui, à un moment donné, souffrent, d’une manière ou d’une autre (de maladie, de pauvreté, de handicap, de solitude, de violence, de faim, de froid, etc).

« Chacun est responsable de tous. Chacun est seul responsable. Chacun est seul responsable de tous », écrivait Saint-Exupéry.

L’altruisme, désintéressé par nature, apparaîtrait alors, paradoxalement et par rebond, comme le meilleur moyen de se protéger soi-même, chacun se sentant à son tour en responsabilité vis-à-vis des autres, quels qu’ils soient.

Nous n’en sommes malheureusement pas encore là… A l’échelle mondiale par exemple, il demeure préférable, si l’on espère attirer l’attention des « grandes puissances », de mourir d’une pathologie exportable ou dans un pays géologiquement bien doté en hydrocarbures…

Enfin bref, comme le disait récemment un ami musicien : « l’entrée est gratuite, mais il est demandé de payer la sortie en arrivant »…

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Commentaires
L
La conscience, ou pas, de sa responsabilité... vaste débat, malheureusement plus autant que la banquise... Se préoccuper des ours polaires est-il de l'altruisme ou la prise de conscience que cette fois-ci, on est allés trop loin ?...<br /> <br /> Jolie plume et bonnes questions... enfin bref.. la classe :)
M
Eh bien.... quel retour !!!<br /> <br /> C'est toujours un plaisir de te lire Laurence :) des bises
Enfin, bref...
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